Jadis, le médecin n’est pas capable de retarder la mort : mais il possédait le pouvoir d’abréger la vie. Il utilise parfois ce pouvoir. Soit criminellement, soit charitablement. Les médecins-sorciers des tribus, les médecin empoisonneurs des cours royales d’autrefois ont donné la mort délibérément. Inspirés par des motifs religieux, politiques, ou bassement intéressés. Dans d’autre cas, le mobile était le désir d’aider un malade qui se débattait dans d’atroces souffrances. Ces faits étaient connus : les premiers étaient du ressort des tribunaux ; les autres semblaient ne relever que de la conscience du médecin .le corps médical n’était pas mis en accusation.
Actuellement, la médecine a changé. Elle cesse d’être impuissante : elle éloigne la mort, elle donne la vie. Or, l’exercice de ces nouveaux pouvoirs vaut au médecin un reproche inattendu : celui de s’être arrogé le droit de tuer.
En réalité, le médecin s’efforce, en homme de bonne volonté, d’exposer ses doutes et ses incertitudes aux autres hommes, aux malades eux-mêmes avant tout, et à ceux qui paraissent capables d’apporter une aide utile. Les philosophes, les sociologues ; car les profonds changements survenus dans le domaine médical placent le praticien devant des problèmes neufs et difficiles. Certains survenus sont en effet ambigus. Les enfants nés longtemps avant terme mouraient tous autrefois. Grâce aux thérapeutiques modernes. Ils vivent souvent, mais les rescapés sont tantôt parfaitement normaux, tantôt idiots, paralysés ou épileptique. le malheureux jeune homme plongé dans un coma dépassé à la suite d’un accident, à peine vivant, presque cadavre, recevra des pertusions pendant des mois. Tandis que s’épuisent les ressources, les forces, l’équilibre de ses proches. Certains traitements, s’ils prolongent la vie, augmentent les douleurs, les souffrances, les malheurs. La vie est plus est plus longue, mais elle est odieuse. Comment les médecins ne se poseraient-ils pas de questions ? Doivent-ils, par des thérapeutiques savantes, prolonger les misères en même temps que la vie ? Est-il juste de les tenir pour des assassins, parce qu’ils hésitent ?
Plusieurs solutions ont été proposées. La première est fondée sur le respect absolu des règles traditionnelles de la médecine : la vie doit être protégée, prolongée à tout prix. Aucune exception n’est tolérée. Cette proposition a deux avantages : elle est simple ; elle épargne au médecin de cruels débat. Elle a l’inconvénient de ne retenir aucun compte des profonds changements subis par la médecine.
Une deuxième solution, assurément la meilleure, fait intervenir le malade concerné lui-même. Elle suppose, pour être juste, deux conditions ; l’information complète du malade, lui apportant les éléments du jugement et une parfaite lucidité lui permettant ce jugement. Or, souvent, ces conditions ne se pas remplies.
La décision peut être demandée de la famille. C’est là une troisième solution, parfois recommandée. Elle suppose que tous les membres de la famille consultés sont à la fois vertueux, bien instruits, bien équilibrés. Or, l’alliance des larmes et de la cupidité est fréquemment observée par le médecin, dans les familles d’une moralité apparemment irréprochable. A se limiter même aux milieux familiaux bons, affectueux, sincèrement éplorés, cherchant le bien, est-il permis d’accorder aux proches d’un malade le droit de décider pour lui ?
On a donc proposé que des règles soient fixées par la loi. Que chaque cas soit examiné par un groupe d’experts assemblant en proportion variable des démographes, des hygiénistes, des philosophes, des économistes, des théologiens, des hommes politiques, des représentants d’associations familiales. Les études poursuivies par des commissions d’experts peuvent être fort utiles. Mais on peut se demander si de tels organismes sont capables de s’adapter à la complexité, au caractère personnel de chaque cas.
Pour l’instant, c’est au médecin qu’appartient la décision, quand le malade ne peut pas exprimer son opinion. C’est une tâche lourde, rude, qu’il accomplie avec modestie. C’est lui qui, tout compte fait, est le mieux informé. Il s’efforcera au moment ultime, comme aux autres moments, d’apporter à celui qui s’est confié à lui le secours de la science et de son amour.
Actuellement, la médecine a changé. Elle cesse d’être impuissante : elle éloigne la mort, elle donne la vie. Or, l’exercice de ces nouveaux pouvoirs vaut au médecin un reproche inattendu : celui de s’être arrogé le droit de tuer.
En réalité, le médecin s’efforce, en homme de bonne volonté, d’exposer ses doutes et ses incertitudes aux autres hommes, aux malades eux-mêmes avant tout, et à ceux qui paraissent capables d’apporter une aide utile. Les philosophes, les sociologues ; car les profonds changements survenus dans le domaine médical placent le praticien devant des problèmes neufs et difficiles. Certains survenus sont en effet ambigus. Les enfants nés longtemps avant terme mouraient tous autrefois. Grâce aux thérapeutiques modernes. Ils vivent souvent, mais les rescapés sont tantôt parfaitement normaux, tantôt idiots, paralysés ou épileptique. le malheureux jeune homme plongé dans un coma dépassé à la suite d’un accident, à peine vivant, presque cadavre, recevra des pertusions pendant des mois. Tandis que s’épuisent les ressources, les forces, l’équilibre de ses proches. Certains traitements, s’ils prolongent la vie, augmentent les douleurs, les souffrances, les malheurs. La vie est plus est plus longue, mais elle est odieuse. Comment les médecins ne se poseraient-ils pas de questions ? Doivent-ils, par des thérapeutiques savantes, prolonger les misères en même temps que la vie ? Est-il juste de les tenir pour des assassins, parce qu’ils hésitent ?
Plusieurs solutions ont été proposées. La première est fondée sur le respect absolu des règles traditionnelles de la médecine : la vie doit être protégée, prolongée à tout prix. Aucune exception n’est tolérée. Cette proposition a deux avantages : elle est simple ; elle épargne au médecin de cruels débat. Elle a l’inconvénient de ne retenir aucun compte des profonds changements subis par la médecine.
Une deuxième solution, assurément la meilleure, fait intervenir le malade concerné lui-même. Elle suppose, pour être juste, deux conditions ; l’information complète du malade, lui apportant les éléments du jugement et une parfaite lucidité lui permettant ce jugement. Or, souvent, ces conditions ne se pas remplies.
La décision peut être demandée de la famille. C’est là une troisième solution, parfois recommandée. Elle suppose que tous les membres de la famille consultés sont à la fois vertueux, bien instruits, bien équilibrés. Or, l’alliance des larmes et de la cupidité est fréquemment observée par le médecin, dans les familles d’une moralité apparemment irréprochable. A se limiter même aux milieux familiaux bons, affectueux, sincèrement éplorés, cherchant le bien, est-il permis d’accorder aux proches d’un malade le droit de décider pour lui ?
On a donc proposé que des règles soient fixées par la loi. Que chaque cas soit examiné par un groupe d’experts assemblant en proportion variable des démographes, des hygiénistes, des philosophes, des économistes, des théologiens, des hommes politiques, des représentants d’associations familiales. Les études poursuivies par des commissions d’experts peuvent être fort utiles. Mais on peut se demander si de tels organismes sont capables de s’adapter à la complexité, au caractère personnel de chaque cas.
Pour l’instant, c’est au médecin qu’appartient la décision, quand le malade ne peut pas exprimer son opinion. C’est une tâche lourde, rude, qu’il accomplie avec modestie. C’est lui qui, tout compte fait, est le mieux informé. Il s’efforcera au moment ultime, comme aux autres moments, d’apporter à celui qui s’est confié à lui le secours de la science et de son amour.
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