samedi 14 juin 2008

Wall Street redoute l'effet du pétrole cher sur les profits :

Le pétrole cher devrait continuer à hanter tous les esprits dans les jours qui viennent à Wall Street car les investisseurs craignent désormais qu'il n'entame fortement les marges bénéficiaires des entreprises.

Les marchés d'actions américains viennent de connaître leur pire semaine depuis trois mois, les intervenants ayant eu tendance à alléger leurs positions dans les compartiments sensibles aux évolutions des marchés des matières premières et aux pressions inflationnistes.

Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a reculé de 3,9%, le S&P 500, plus large, a perdu 3,5% et le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a abandonné 3,3%.

Sans rendez-vous majeur au titre des résultats de sociétés, les investisseurs pourraient être à l'affût du moindre indice signalant d'éventuels abaissements de perspective dans la profitabilité des entreprises.

Les secteurs les plus susceptibles de procéder à de telles révisions à la baisse sont ceux "qui ont le moins d'élasticité en terme de demande, comme ceux liés aux dépenses de consommation compressibles, la restauration par exemple", commente Bucky Hellwig, de Morgan Asset Management, à Birmingham, dans l'Alabama. "Tout ce qu'ils peuvent être c'est faire des portions plus petites ou augmenter leurs tarifs, deux solutions qui ne sont pas appréciées de la clientèle."

L'indice sectoriel Dow Jones des bars et restaurants aux États-Unis a dégringolé de 4,5% lors des cinq dernières séances et a signé ainsi sa plus mauvaise performance sur une semaine depuis le début de l'année.

D'autres hausses de prix sont à prévoir du côté des producteurs de denrées de base, ce qui pourrait apporter un soutien ponctuel à telle ou telle valeur boursière mais nourrir les craintes d'inflation, remarque Brandon Thomas, de Portfolio Management Consultants, à Chicago.

"Les consommateurs rognent leurs dépenses de confort, comme celles touchant l'électroménager, mais ils continuent à avoir besoin de dentifrice, de lait et de tout le reste", dit-il.

REVENU ET CONSOMMATION DES MÉNAGES VENDREDI

Les marchés pourront affiner leur perception de l'ampleur de l'inflation aux Etats-Unis lorsque le Département du Commerce publiera vendredi les chiffres du revenu des ménages et de leur consommation au mois d'avril.

Cette statistique comprend l'indice des prix dit "PCE de base", c'est-à-dire sans les éléments volatils que sont les prix pétroliers et les prix des denrées alimentaires, l'indicateur de référence de la Réserve fédérale américaine pour mesurer l'inflation.
Cet indice est attendu en hausse de 0,1% en avril, en décélération par rapport au taux de 0,2% enregistré le mois précédent.

"A ce stade, la grande question c'est de savoir dans quelle mesure la hausse des prix de l'énergie se répercute jusqu'aux prix affichés dans les rayons des magasins. Tout est là", résume Fred Dickson, stratège chez D.A. Davidson, à Lake Oswego, dans l'Oregon.

"Ce qu'il faut, c'est de savoir si les consommateurs vont freiner leurs dépenses d'une manière significative. Autrement dit, il y a un risque sur les profits des entreprises."

Autre indicateur macroéconomique majeur de la semaine, la deuxième estimation de la croissance du PIB au premier trimestre sera publiée jeudi.

La première estimation avait montré une résistance légèrement plus forte que prévu de l'activité économique aux Etats-Unis face à l'éclatement de la bulle immobilière et à la crise du crédit. La nouvelle avait été accueillie comme une divine surprise et les investisseurs attendent maintenant de voir si elle sera confirmée.

Parmi le petit nombre d'entreprises du S&P 500 qui publient leurs résultats trimestriels dans la semaine, la plupart sont des distributeurs, ce qui pourrait apporter des informations complémentaires sur le comportement des consommateurs américains.

Polo Ralph Lauren annoncera ses résultats mardi, suivi par Costco Wholesale mercredi, Sears Holdings jeudi et Tiffany vendredi.

Wall Street restera fermée lundi, à l'occasion du Memorial Day. Les marchés rouvriront mardi.

Site officiel New York Stock Exchange (Bourse de New York):
http://www.nyse.com/

Traitement du virus de l’hépatite C et troubles psychiatriques :

L’infection chronique par le virus de l’hépatite C concerne quelque 200.000 personnes en France. Or, pendant le traitement de référence de cette infection chronique, des effets indésirables psychiatriques peuvent survenir.

L’Afssaps a récemment diffusé une mise au point sur l’évaluation et la prise en charge des troubles psychiatriques liés au traitement des patients adultes atteints du virus de l’hépatite C.

L’infection chronique par le virus de l’hépatite C concerne quelque 200.000 personnes en France. Le traitement de référence de cette infection chronique associe une injection hebdomadaire d’interféron alfa pégylé à une prise orale biquotidienne de ribavirine pendant une période de 6 mois à 1 an en fonction du type de virus.

Or, des troubles psychiatriques sont l’une des raisons pour lesquelles le traitement anti-hépatite C n’est pas débuté ou maintenu, ce qui compromet les chances d'éradication du virus de l’hépatite C.

Les recommandations générales de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) visant à améliorer la prise en charge du patient insistent notamment sur l’importance d’une collaboration étroite entre les différentes équipes médicales impliquées dans le suivi médical du patient avant, pendant et après le traitement anti-hépatite C.

Lors du traitement contre le virus de l’hépatite C, des effets indésirables psychiatriques tels que troubles de l’humeur, symptômes dépressifs, anxiété, troubles du sommeil et du comportement, tentatives de suicide, suicides, épisodes maniaques et états psychotiques peuvent apparaître.

Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), la fréquence et la sévérité potentielle de ces troubles constituent à l’heure actuelle l’une des raisons pour lesquelles le traitement contre le virus de l’hépatite C n’est pas engagé, mal suivi voire arrêté, compromettant ainsi les chances d'éradication du virus de l’hépatite C.

Dans ce contexte, une réflexion a été engagée pour améliorer la prise en charge des manifestations psychiatriques chez les patients atteints par l’hépatite C et qui reçoivent un traitement par interféron alfa pégylé et ribavirine.

L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a réuni un groupe d’experts (psychiatres, hépatologues, infectiologues, addictologues et médecins généralistes) qui préconise des recommandations générales insistant notamment sur la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire (hépatologue, infectiologue, psychiatre, médecin traitant et addictologue). Cette prise en charge doit s’accompagné d’une information du patient et de son entourage sur les risques liés au traitement contre le virus de l’hépatite C.

De plus, une attention particulière doit être accordée au bilan psychiatrique et à la stabilisation de l’état psychiatrique du patient avant l’instauration de ce traitement, puis à tout signe de modification du comportement durant le traitement. Il est aussi recommandé de poursuivre la surveillance de l’état psychiatrique du patient après l’arrêt du traitement contre le virus de l’hépatite C.

Pétrole et TVA : Bruxelles critique Nicolas Sarkozy

Le chef de l'Etat propose à ses partenaires européens de "suspendre" la TVA sur les produits pétroliers. "Un mauvais signal" à envoyer aux pays producteurs, juge la Commission européenne, qui rappelle le "rôle positif" des taxes sur les carburants.

Nicolas Sarkozy a reçu les critiques de la Commission européenne mardi 27 mai, après qu'il ait proposé à ses partenaires européens de "suspendre" la TVA sur les produits pétroliers pour faire face à la hausse du prix du pétrole. "Si le baril continue à augmenter, est-ce qu'on doit garder un taux de TVA proportionnel au prix dans les mêmes conditions?", s'est interrogé le chef de l'Etat mardi matin sur RTL.
Mais "c'est une décision qui serait européenne", a-t-il souligné. "C'est une proposition que je lance".
La Commission européenne a estimé que cette idée enverrait selon elle "un mauvais signal" aux pays producteurs de pétrole.

"Un très mauvais signal pour les produits producteurs de pétrole"

"A d'autres occasions où les prix pétroliers étaient en question, la Commission avait dit que modifier la fiscalité sur les carburants pour combattre la hausse des prix du pétrole serait un très mauvais signal pour les produits producteurs de pétrole", a indiqué le porte-parole de la Commission pour les questions d'énergie.
Cela voudrait dire que ces pays "peuvent augmenter les prix du pétrole", puisqu'au final, ce seront les taxes des pays consommateurs qui seront ajustées, "et ça ce serait un très mauvais message à passer", a ajouté le porte-parole, Ferran Tarradellas.

Les taxes jouent "un rôle positif"

Le porte-parole de l'exécutif européen a rappelé que la Commission avait plusieurs fois fait valoir ces dernières années que les taxes sur les carburants jouaient "un rôle positif" pour les consommateurs.
En représentant une part importante du prix des carburants à la pompe, elles permettent d'atténuer les variations des cours du brut, a-t-il expliqué.
Et en maintenant les prix à la pompe à des niveaux élevés même lorsque ceux du brut baissent, elles poussent les consommateurs à réduire leur consommation et les constructeurs d'automobiles à fabriquer des moteurs moins gourmands en carburants.
La porte-parole de la Commission aux questions fiscales, Maria Assimakopoulou, a souligné pour sa part que "la majeure partie des taxes sur les carburants était des accises et non de la TVA".

Rejeté en 2005

Elle a précisé que toute modification de la directive sur les taux réduits de TVA, qui a déjà engendré de nombreuses polémiques entre Etats membres, nécessitait "une décision à l'unanimité" des 27 pays de l'UE.
En septembre 2005, les ministres européens des Finances réunis à Manchester avaient déjà rejeté les mesures à court terme prises pour apaiser l'opinion, qui empêchent l'"ajustement nécessaire" des pays consommateurs de pétrole au pétrole cher.
Ils avaient estimé qu'il fallait au contraire mettre l'accent sur les économies d'énergie et le recours accru aux énergies renouvelables.
"La ligne est toujours restée la même depuis", a indiqué un responsable européen.

Le témoin-clé entendu dans l'affaire Olmert :

L'homme d'affaires par qui le scandale est arrivé, Morris Talansky, a expliqué à la justice avoir remis au premier ministre des sommes d'argent en liquide pour plusieurs campagnes électorales.

Même s'il a exclu de démissionner à moins d'être inculpé, la pression ne cesse de s'accroître sur Ehoud Olmert. Mardi, le premier ministre devait suivre avec attention la déposition préliminaire de Morris Talansky, témoin-clef dans l'enquête sur les pots-de-vin qui pourrait lui coûter sa place. «J'ai donné des sommes en cash à Olmert pour ses campagnes de 1991 et 1992 (...) Il m'a dit qu'il préférait du liquide, et je lui ai donné d'abord de l'argent sur mes fonds privés, puis des sommes collectées aux Etats-Unis à son intention», a déclaré l'homme d'affaires israélo-américain, chargé de collecter des fonds de campagne pour Olmert.

«En 1998 également, des sommes, à chaque fois en général de 3.000 à 8.000 dollars, ont été données, toujours en liquide, car Olmert ne voulait pas de chèques. Il a expliqué que ces fonds seraient ainsi plus faciles à répartir», a encore déclaré Morris Talansky.

«Je n'attendais rien sur le plan personnel. Je n'ai jamais tiré un quelconque bénéfice personnel de cette relation», a ajouté l'homme de 76 ans devant le tribunal. C'est justement cela que les enquêteurs souhaitent déterminer : les sommes perçues par Olmert ont-elles été signalées aux autorités compétentes et, surtout, a-t-il accordé des avantages indus en retour ? Les autorités évoquent le chiffre de 500.000 dollars de contributions illégales et de pots-de-vin.


«C'était un prince du Likoud»

Depuis le début de l'affaire, les deux hommes nient toute malversation. Interrogé par la police à deux reprises ces dernières semaines, Ehoud Olmert, déjà visé par plusieurs enquêtes de corruption, a seulement reconnu avoir perçu des sommes d'argent de Talansky pour ses deux campagnes électorales à la mairie de Jérusalem en 1993 et 1998, ainsi que pour deux élections internes au Likoud, dont il était alors membre, en 1999 et 2002. De source judiciaire, on évoque un total de plusieurs centaines de milliers de dollars. Or, la loi israélienne interdit les donations politiques supérieures à quelques centaines de dollars.

Sur un ton plus personnel, Talansky a également déclaré devant le tribunal qu'il considérait Olmert comme un homme capable de bâtir des ponts entre les communautés juives laïque et religieuse. Lui-même est juif orthodoxe.

«Il était alors ministre de la Santé. C'était un prince du Likoud, un homme intelligent que j'admirais, que j'ai beaucoup aimé et qui, de mon point de vue, devait être aidé», a dit Talansky, qui a également évoqué chez Olmert, aujourd'hui leader du parti centriste Kadima, un goût pour les cigares, les stylos et les montres de luxe.

Le procureur Moshe Lador a déclaré à la presse qu'il était encore trop tôt pour dire si la mise en examen d'Olmert serait requise. «L'affaire peut encore progresser dans plusieurs directions. Il est possible qu'elle soit refermée, et il est possible qu'une autre décision soit prise», a-t-il déclaré. Eli Zohar, avocat d'Ehoud Olmert, a déclaré à la presse que la défense du premier ministre aurait l'occasion de procéder à un contre-interrogatoire de Talansky. Mais aucune date n'a encore été arrêtée.

L'impopulaire président Bush, talon d'Achille de McCain :

Si le candidat républicain à la présidentielle américaine John McCain a fait sourire en qualifiant George W. Bush "d'ancien président" sur la liste de ses supporters publiée sur son site, la vraie question est de savoir si ce soutien est plus néfaste que bénéfique. Car si le président sortant est enthousiaste à l'idée de s'impliquer dans la campagne présidentielle, il n'est pas certain que l'effet Bush marche encore. Pour preuve : une réunion pour collecter des fonds est organisée mardi. Mais tous les billets n'ont pas trouvé preneur.

Bien que l'investiture par le Parti républicain lui soit assurée, John McCain n'est pas parvenu dernièrement à récolter autant de fonds que ses rivaux du Parti démocrate. Sa campagne a rassemblé en avril 18,5 millions de dollars, contre 21 millions pour celle de la sénatrice de New York Hillary Clinton et 30,7 millions pour celle du sénateur de l'Illinois Barack Obama. George Bush a organisé pour mardi soir une réunion à Phoenix pour soutenir le candidat républicain. Avec un objectif : amasser un maximum d'argent pour John McCain. Mais l'effet Bush ne semble plus marcher. D'une part, tous les billets n'ont pas trouvé preneur. Et surtout, ils sont nombreux ceux qui ne veulent plus s'afficher avec un président qui frôle les 80% d'impopularité...

Alors la vraie question est de savoir si le soutien de George Bush à John McCain est plus néfaste que bénéfique. Si le président sortant n'a pas caché son enthousiasme à l'idée de s'impliquer dans la campagne présidentielle américaine pour aider les républicains à conserver la Maison blanche et à reconquérir le Congrès, il n'est pas certain que son propre parti veuille réellement de l'aide du chef d'Etat sortant. John McCain a assuré vouloir que George Bush, qui peut attirer de fortes donations de campagne, s'implique dans le processus. Cependant, le sénateur de l'Arizona tient à ne pas se montrer trop proche du président sortant. Le candidat républicain s'est ainsi fermement démarqué lundi de la gestion par l'administration Bush du conflit en Irak, évoquant des erreurs stratégiques auxquelles il songe "la mort dans l'âme".

George Bush quittera la Maison Blanche en janvier 2009. Une perspective qui réjouit les démocrates qui espèrent convaincre les électeurs qu'un vote en faveur du sénateur de l'Arizona reviendrait à octroyer un troisième mandat de quatre ans à l'impopulaire président Bush, avec la poursuite de la même politique, y compris concernant la guerre en Irak. "Vous pouvez voter pour John McCain et rien ne changera", a lancé lundi le favori à l'investiture démocrate Barack Obama, accusant le candidat républicain de se battre "pour un troisième mandat de George Bush."

Face à la hausse du gazole, la grogne des pêcheurs gagne l'Europe :

Des pêcheurs de quatre pays européens - Italie, Portugal, France et Espagne - ont appelé à une grève illimitée à partir de mercredi pour protester contre la hausse du gazole, selon un communiqué publié à Ancône, en Italie, en marge d'une foire de la Pêche.

Ils ont demandé "une baisse du prix du gazole afin que les bateaux de pêche puissent reprendre la mer", selon leur communiqué diffusé dimanche soir. L'appel est signé par "Le comité de vigilance de la Méditerranée" qui représentent les pêcheurs de chalutiers du littoral français de la Méditerranée (150 chalutiers), l'organisation espagnole "Plataforma en defensa del sector pesquero" et Le Movimento Defesa sector pesqueiro (Portugal). Il est aussi signé en Italie par une association non représentative de la profession, "Marinerie d'Italia".

En Catalogne, les marins-pêcheurs ont entamé lundi un mouvement de grève, pour protester contre la flambée des prix du gazole et réclamer des aides. En France, la situation était confuse lundi dans les ports, où les marins-pêcheurs étaient partagés entre la reprise du travail et la poursuite de la grève contre la hausse des prix du gazole.

Par ailleurs, les principales fédérations de pêche méditerranéennes (Italie, Espagne, Grèce, Malte...) devaient se retrouver lundi après-midi à Paris.

L'une des fédérations italiennes, la fédération des coopératives de pêches (Federcoopesca) a demandé à rencontrer le ministre italien de l'Agriculture, Luca Zaia, et indiqué qu'elle réunirait son comité directeur mercredi pour examiner l'éventualité d'une grève, selon un communiqué.

Laissez étudier les bahais !

En Iran, les membres de cette importante minorité religieuse sont interdits d'université. Quinze intellectuels et scientifiques de France et d'ailleurs lancent ici un appel pour que cesse une discrimination intolérable.

Les journaux ont rapporté récemment l'indignation des gouvernements de nombreux pays, dont le nôtre, quand Mahmoud Ahmadinejad déclarait, le 26 octobre 2005, vouloir rayer Israël de la carte. Cette déclaration du président nouvellement élu de la République islamique d'Iran, ne devrait pourtant étonner personne. Elle ne fait que révéler ce qui est le fondement de la nouvelle société iranienne. Depuis vingt-cinq ans, le régime islamique iranien nie l'existence de ceux qu'il ne veut pas voir, qu'ils vivent hors d'Iran ou sur son sol.

Ainsi le régime iranien actuel pratique la discrimination selon des critères religieux. Il reconnaît deux catégories de citoyens : les musulmans chiites – et, dans une moindre mesure, les sunnites – et les fidèles de religions antérieures à l'islam (zoroastriens, juifs et chrétiens), citoyens de seconde zone. Les autres, en particulier les baha'is, les agnostiques et les athées, sont des non-citoyens.

Les fidèles de la religion baha'ie sont ainsi décrits par Antoine Spire dans la Chronique d'Amnesty de Février 1993 : ils cherchent "à concilier science et religion" et à promouvoir à la fois "l'égalité de l'homme et de la femme, l'abandon des préjugés de classe, de race et de religion, en s'appuyant sur une éducation universelle obligatoire, chacun étant incité à rechercher personnellement la vérité". En Iran, les baha'is sont victimes de ségrégation à tous les stades de leur vie. Il en est une qui nous préoccupe, nous chercheurs et enseignants : ils n'ont pas droit aux études supérieures.

Depuis vingt-cinq ans, les fils et les filles de la minorité religieuse la plus importante du pays se contentent du baccalauréat. En Iran, c'est ainsi. Pour avoir le droit de s'inscrire à l'université, il faut s'y présenter comme musulman, juif, zoroastrien, ou chrétien, seules religions reconnues. Les autres citoyens n'existent pas. Les baha'is refusent, par principe, de feindre la conversion. Ils n'ont donc pas droit aux études. Depuis vingt-cinq ans, une génération, et la rentrée 2005 n'a pas failli à la règle. Nous, chercheurs et enseignants de France et d'ailleurs, refusons de nous y résigner.

Nous, qui avons eu la chance de poursuivre les études qui nous ont fait ce que nous sommes, voulons rappeler ici une évidence : l'accès à la connaissance est un droit fondamental de la personne humaine. Et nous ne pouvons que regretter que le gouvernement iranien, après avoir promis "de rendre accessible à tous, en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, l'enseignement supérieur, sans discrimination", y compris "religieuse", en signant la convention de l'Unesco contre la discrimination dans l'éducation, manque à sa parole.

De quoi s'agit-il ? Depuis l'avènement de la République islamique en 1979, les quelque 300 000 baha'is d'Iran sont considérés comme des "infidèles non protégés, (...) des non-personnes, et n'ont ni droits, ni protection", indique la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) dans son rapport de 2003 sur les discriminations religieuses en Iran. Ils n'ont pas le droit de percevoir de retraite, d'être fonctionnaires, d'inscrire un nom sur la tombe de leurs défunts, d'hériter, de se réunir pour pratiquer leur culte. Leurs lieux saints et leurs cimetières sont détruits. Les biens de nombreux baha'is confisqués. Des patentes de certains commerçants retirées. Des pressions sont exercées sur les employeurs pour licencier les salariés baha'is.

Pourquoi ? Leur foi, qui a vu le jour en Iran, au XIXe siècle, est postérieure à l'islam, et à ce titre, elle n'est pas considérée comme une véritable religion par le régime. Notons que le sort des autres religions n'est pas non plus très enviable. Les zoroastriens, juifs, et chrétiens, et à un degré moindre les sunnites, sont, eux, des "citoyens de seconde zone", souligne la FIDH. Victimes principalement de discrimination à l'emploi, ceux-ci ont toutefois le droit de pratiquer leur culte, et de fréquenter l'université, et ne sont pas, à notre connaissance, soumis à une pression constante pour renier leur foi.

Dans les années qui ont suivi la révolution, la répression contre les baha'is a été féroce. Au début des années 1980, plus de 200 baha'is, parmi les membres les plus actifs, ont été exécutés pour avoir refusé de se convertir à l'islam. L'indignation de la communauté internationale a ralenti cette répression. Mais elle n'a jamais réussi à la stopper : la lutte contre les baha'is est désormais larvée. Un document interne signé, en 1991, de la main d'Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, détaille une série de recommandations pour régler ce que les autorités appellent "la question baha'ie" : "Le gouvernement traitera les baha'is de telle sorte que leur progrès et leur développement soient bloqués. (...) Il faut les expulser des universités, soit lors du processus d'admission, soit au cours de leurs études, une fois découvert qu'ils sont baha'is. (...) L'accès à l'emploi, s'ils s'affichent comme baha'is, doit leur être refusé. Toute position d'influence, dans le secteur éducatif par exemple, doit leur être refusée."

La France figure au sixième rang des pays accueillant les boursiers iraniens. Parmi ceux-là, à coup sûr, pas un seul baha'i. Les échanges de coopération entre les deux pays comprennent des partenariats inter-universitaires, comme le programme Gundishapur – en référence à une académie des sciences qui fit la renommée de cette ville du VIe au VIIIe siècle – qui développe une coopération scientifique et technique de haut niveau entre des équipes de recherche des deux pays en soutenant la mobilité des chercheurs. Parmi les bénéficiaires de ce projet, à coup sûr, côté iranien, pas un seul baha'i. Certes, nous ne pouvons que nous réjouir de ces échanges fructueux entre les deux pays. Mais nous refusons de cautionner, par notre silence, cette discrimination envers les étudiants et étudiantes baha'is. Elle n'a que trop duré.

La vie intellectuelle et professionnelle des baha'is d'Iran a été mise en sommeil, de la manière la plus subtile qui soit. La majorité des médecins, juristes, comptables, architectes ou ingénieurs baha'is d'Iran aujourd'hui sont proches de la retraite, et leurs enfants sans avenir. Une violence qui ne dit pas son nom, et d'autant plus cruellement ressentie que les fidèles de cette religion considèrent l'acquisition du savoir comme un devoir sacré : selon les commandements baha'is, la connaissance, en particulier celle des arts et des sciences, est la base du progrès de l'homme.

Ils n'ont d'ailleurs pas renoncé à éduquer leurs fils et leurs filles. Depuis 1987, ils agissent, à leur échelle. Ils ont mis en place une université gratuite, dirigée par des enseignants bénévoles, dans l'intimité des maisons, avec ses ordinateurs personnels, ses bibliothèques, et même ses examens. Cette université virtuelle est soumise au harcèlement de l'Etat, qui confisque du matériel, des copies d'examen, voire arrête ses responsables. Malgré cela, ses diplômes en psychologie, informatique, comptabilité, lettres, biologie, pharmacie, droit, études dentaires, sont reconnus par certains employeurs en Iran, et par certaines universités à l'étranger. Mais les ressources sont faibles, comparées au millier de jeunes à former par an. Un bachelier baha'i sur dix peut en bénéficier aujourd'hui : seuls les plus autonomes et les plus brillants sont formés dans ces écoles supérieures artisanales et très sélectives. Les 90 % qui restent grossissent les rangs de la génération sacrifiée.

Le sort des étudiants baha'is d'Iran n'est pas une fatalité. D'abord parce que l'Iran a les ambitions et les moyens d'une société moderne : le niveau d'études de sa population, dans le pays d'Avicenne, de Hafez, et de certains des plus grands cinéastes contemporains, est un des plus élevés de cette région du monde. La qualité de son système universitaire est reconnue. Il accorde par ailleurs une large place aux femmes : contrairement aux idées reçues, les étudiantes sont plus nombreuses que les étudiants en Iran. Le sort des jeunes baha'is n'est pas une fatalité, enfin, parce que le gouvernement iranien est sensible plus qu'on ne le pense à la pression des défenseurs des droits de l'homme.

Tout être humain a droit au savoir, quelles que soient ses origines. Nous sommes solidaires de ces jeunes qui ont soif de connaissance. Nous demandons au gouvernement iranien d'accueillir dans les universités du pays tous les jeunes qui ont passé avec succès l'examen d'entrée, sans exception. Pour que cesse enfin l'épuration culturelle.

Bahaïsme :

La religion bahá’íe, aussi connue sous le nom de bahá'isme ou de foi bahá'ie a été fondée par le Persan Mirzâ Husayn 'Alî (1817-1892) en 1863. Ce nom est dérivé du surnom donné à son fondateur : Bahá'u'lláh (en arabe, « Gloire de Dieu » ou « splendeur de Dieu »). Les bahá'is sont les disciples de Baha'u'llah. Ils s'organisent autour de plus de 100 000 centres (répertoriés par le centre mondial de Haïfa) répartis dans le monde entier, et leurs écrits sont publiés en plus de 800 langues (accessibles dans les bibliothèques baháies). En 2007, elle compte environ 7 millions de croyants (ayant chacun signé sa déclaration d'adhésion) appartenant à plus de 2100 groupes ethniques, répartis dans plus de 193 pays (l'existence juridique de chaque communauté nationale ou régionale correspond à une démarche officielle effectuée dans le pays concerné). Son but est d'unir tous les peuples du monde dans une cause universelle et une foi commune. Son centre mondial est situé à Haïfa, en Israël.

Au début des années 1790 en Perse naît un mouvement religieux dissident du chiisme, sous la conduite de Shaykh Ahmad-i-Ahsa'i. Ses disciples, appelés Shaykhis, attendaient l'arrivée imminente du Mahdi. À la mort de Shaykh Ahmad, la direction du mouvement passe à Siyyid Kázim, originaire de la ville de Rasht. À sa mort en 1843, il ordonne à ses fidèles de partir à la recherche de l'Élu. L'un de ces fidèles, Mullá Husayn, part pour Shiraz après 40 jours de prière et de jeûne.

A son arrivée, le 23 mai 1844, Mullá Husayn est accueilli par un habitant, surnommé le Báb, qui l'invite chez lui. Après avoir demandé à son invité la raison de son voyage, le Báb lui annonce être celui qu'il cherche. Siyyid Mírzá 'Alí-Muhammad (20 octobre 1819 - 9 juillet 1850), était un marchand de Shiraz, en Perse, qui à l'âge de 25 ans déclara être une manifestation nouvelle de Dieu et le Mahdi attendu (ou Qá'im). Il pris dès lors le titre de Báb, qui signifie « porte » en arabe, et fut fusillé par les autorités de Perse, sous la pression du clergé chiite, 6 ans plus tard à Tabriz.

Mullá Husayn est le premier disciple du Báb. En peu de temps, dix-sept autres disciples (dont une femme, Fatemeh) le rejoignent. Le Babisme nait à ce moment. Les dix-huit premiers disciples seront dès lors connus dans le babisme comme les « Lettres des Vivants ».
Les bahá'ís se veulent les successeurs du babisme. Bahá'u'lláh, le prophète fondateur de la religion Bahá'í, était un des disciples du Báb et a annoncé être la réalisation de sa prophétie.

1.340.000 euros pour promouvoir le basque en Pays Basque nord :

62 agents privés, dont Euskal Irratiak, AEK, Seaska et Uda Leku, seront financés en 2008 dans le cadre de la coopération entre le Gouvernement basque et l'Office public de la langue basque (OPLB).

Le Gouvernement basque et l'Office public de la langue basque (OPLB) ont octroyé lundi matin une aide de 1.340.000 euros à 62 projets promouvant le développement de la langue basque. Les projets ont été sélectionnés après un appel à projets lancé pour la deuxième année de l'accord-cadre de coopération pour le soutien à la langue basque, signé en février 2007.

Le 21 mars dernier a été le dernier jour pour présenter les projets. Les 62 agents privés qui travaillent pour promouvoir le basque et parmi lesquels il y a des associations culturelles, du secteur des loisirs, du secteur de l'enseignement, ainsi que des médias, vont se répartir ces 1.340.000 euros. Cette aide est soutenue à hauteur de 460.000 euros par le ministère de la Culture du gouvernement basque.

Quatre agents, notamment Euskal Irratiak (radios basques), AEK, Seaska et Uda Leku, ont reçu deux tiers de la quantité subventionnée. Mais la nouveauté de cette année est la concession de subventions aux projets qui développent la présence de la langue basque dans la vie sociale.

La ministre de la Culture du gouvernement basque, Miren Azkarate, a indiqué qu'"il y a de nouveaux agents qui ont présenté des projets liés au secteur des loisirs". Elle a souligné aussi que des "projets ont été présentés pour introduire le basque dans le secteur socio-économique".

Max Brisson, président de l'Office public, a souligné la volonté des deux parties de contribuer à ce que l'aide à la langue basque pénètre dans la "sphère des loisirs et de la vie sociale".

Outre ces subventions, l'accord de coopération en matière de politique linguistique, signé le 7 février 2007, inclut la réalisation d'une étude sociolinguistique dont les résultats seront présentés mi-juin, et dans laquelle on pourra analyser la situation du basque en Pays Basque nord.

Visite ministérielle mouvementée dans un lycée :


François Fillon, Xavier Darcos et Rachida Dati sont repartis sous les huées des manifestants, à l'issue d'une visite émaillée de violences. Un gendarme est «sérieusement» blessé à la main.
«Tout le lycée est mobilisé pour les empêcher d'entrer» avaient prévenu, hier soir, les élèves du lycée Paul-Bert, dans le 14e arrondissement de Paris. Les parias ne sont autres que le premier ministre, François Fillon, la ministre de la Justice Rachida Dati et celui de l'Education, Xavier Darcos, venus évoquer le nouveau plan gouvernemental de prévention contre l'usage des drogues, dans ce lycée.

La contestation s'est faite de manière plutôt violente : des heurts ont opposé les lycéens aux forces de l'ordre. Les gendarmes mobiles ont violemment repoussé les manifestants. Parmi eux, trois personnes ont été interpellées et un gendarme a été «sérieusement» blessé à la main. Selon les policiers, un lycéen avait sur lui une «arme blanche». Malgré tout, les membres du gouvernement ont poursuivi leur visite de l'établissement, avec notamment un débat d'une trentaine de minutes avec des élèves, des représentants de parents et un psychiatre.


«Bling-bling médiatique»

Xavier Darcos a justifié l'intervention des forces de l'ordre. «Venant de personnes qui ont organisé pendant trois mois une certaine confusion dans les établissements, c'est comique», a-t-il dit à propos des manifestants. «Nous sommes en République, nous sommes dans un établissement public. Le premier ministre, la garde des Sceaux et le ministre de l'Education sont à leur place dans les établissements publics. Il n'y a aucune raison de trouver quelque chose de choquant». Avant de repartir sous les huées des manifestants, François Fillon a renchéri : «La police est là pour faire régner l'ordre. Les manifestations ne sont pas une façon de régler les sujets».

Dans une lettre ouverte aux ministres, les parents d'élèves de la FCPE avaient auparavant dénoncé dans cette visite une «provocation», en plein mouvement contre les suppressions de poste dans l'éducation. Dénonçant un «bling-bling médiatique», ils avaient également estimé que «cette visite, à quinze jours du baccalauréat, tombait mal (…) On n'a pas le droit de déranger 900 élèves pour faire des annonces de politique spectacle».