mardi 5 février 2008

Recherche de contacts extra-terrestres

Depuis quelques années, des astronomes américains et russes suivent un programme précis pour la recherche de contacts extra-terrestres. Ces savants croient en effet qu’il existe un grand nombre de planètes habitées et que les terriens pourraient, un jour ou l’autre, recevoir la visite d’êtres intelligents venus de quelque galaxie, ou déchiffrer leur message. Avec quel saisissement l’humanité apprendrait la nouvelle ! Que de questions se poseraient alors ! On peut regretter que l’éventualité de tels contacts ne semble guère intéresser philosophes, sociologues ou psychologues, et que le soin de s’en préoccuper soit laissé à des astronomes, qui ne sont pas particulièrement qualifiés en ce domaine.

Examinons tout d’abord l’hypothèse la plus couramment formulée ; le contact serait une rencontre physique, réelle, nos interlocuteurs seraient très voisins de nous, dans leur nature physique et surtout dans leur degré d’évolution intellectuelle.

On peut sans doute admettre que des ‘’étrangers de l’espace’’ auraient de bonnes chances d’être humanoïdes. L’hypothèse de l’existence de tels êtres n’est pas invraisemblable. En revanche, il serait miraculeux qu’ils en soient à un degré d’évolution exactement semblable à celui de l’humanité. En effet, considérons le stade auquel nous sommes parvenus ; l’essor de notre civilisation scientifique et technique date d’un siècle à peine, la durée totale de la période historique est de l’ordre de cinq ou six mille ans. Et qu’est-ce qu’un millénaire dans l’évolution biologique d’une espèce intelligente ? il y a donc bien peu de chances que, dans notre exploration de l’espace, nous puissions rencontrer d’autres êtres intelligents dont le développement ait coïncidé avec le notre.

Si toutefois le contact s’établit, et que les êtres que nous trouvons soient moins évolués que nous, on ne peut, hélas ! Que leur prédire le sort des Polynésiens au seizième siècle, ou des Indiens d’Amérique au vingt-et-un iéme siècle ! Mais nous-mêmes n’aurions alors rien à craindre… si au contraire, ils sont plus évolués que nous, il est probable que nous ne les rencontrerons pas chez eux, mais que nous les verrons débarquer sur notre Terre. Dans ce cas, il y a grand risque que nous nous retrouvions, dans des laboratoires extra-terrestres, aussi bien traités que le sont dans les nôtres, les souris et les cobayes. C’est que la rencontre d’une civilisation avancée et d’une autre moins développée se traduit toujours, pour celle-ci, par de grands malheurs ; l’histoire de l’humanité en porte témoignage… la crainte qu’inspire l’arrivée d’étrangers venus de l’espace n’est donc pas sans fondements ; mais toute prévision et tout plan de défense seraient évidemment illusoires. Et pourquoi ne pas espérer qu’une civilisation extra-terrestre en soit à un stade d’évolution (dont nous sommes encore, hélas, bien éloignés) dans lequel les espèces différentes d’humanité seraient traitées avec sympathie et respect ?

Mais nous pouvons aller plus loin, et essayer d’abandonner complètement l’hypothèse anthropomorphiste. D’autres êtres civilisés peuvent être si différent de nous que toute communication soit impossible. Nos visiteurs ne se donneraient alors pas la peine de se pencher sur notre cas, de pénétrer notre psychologie. Peut-être même ne soupçonneraient-ils pas l’intelligence dans une espèce chétive, incapable, dans son ensemble, de se nourrir suffisamment, et occupée de temps à l’autre à se détruire elle-même. Nous les verrions suffisamment, minutieusement fourmis et termites, qui existent depuis des centaines de millions d’années, et laisser de côté notre race de primates parvenus, qu’un bizarre hypertrophie du système nerveux rend immensément orgueilleux !
Nous retrouvons quelques sujets d’optimisme si nous examinons l’hypothèse de contacts par radio. Cette forme de communication parait plus vraisemblable. Nous n’aurions alors qu’à écouter, et à tirer profit des informations que nos radiotélescopes recueilleraient. Un tel contact aurait aussi des conséquences psychologiques et philosophiques profonds, mais il n’aurait pas le caractère traumatisant d’une rencontre physique. Une civilisation plus avancée que la notre, qui nous ferait le cadeau de la somme de connaissances qu’elle acquises, pourrait ainsi nous rendre un service inestimable. Un heureux hasard. Ou les effort d’une poignée de savants, mettront-ils demain notre civilisation en communication avec des sœurs aînées parvenues à un degré supérieur de développement ?

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