samedi 14 juin 2008

Visite ministérielle mouvementée dans un lycée :


François Fillon, Xavier Darcos et Rachida Dati sont repartis sous les huées des manifestants, à l'issue d'une visite émaillée de violences. Un gendarme est «sérieusement» blessé à la main.
«Tout le lycée est mobilisé pour les empêcher d'entrer» avaient prévenu, hier soir, les élèves du lycée Paul-Bert, dans le 14e arrondissement de Paris. Les parias ne sont autres que le premier ministre, François Fillon, la ministre de la Justice Rachida Dati et celui de l'Education, Xavier Darcos, venus évoquer le nouveau plan gouvernemental de prévention contre l'usage des drogues, dans ce lycée.

La contestation s'est faite de manière plutôt violente : des heurts ont opposé les lycéens aux forces de l'ordre. Les gendarmes mobiles ont violemment repoussé les manifestants. Parmi eux, trois personnes ont été interpellées et un gendarme a été «sérieusement» blessé à la main. Selon les policiers, un lycéen avait sur lui une «arme blanche». Malgré tout, les membres du gouvernement ont poursuivi leur visite de l'établissement, avec notamment un débat d'une trentaine de minutes avec des élèves, des représentants de parents et un psychiatre.


«Bling-bling médiatique»

Xavier Darcos a justifié l'intervention des forces de l'ordre. «Venant de personnes qui ont organisé pendant trois mois une certaine confusion dans les établissements, c'est comique», a-t-il dit à propos des manifestants. «Nous sommes en République, nous sommes dans un établissement public. Le premier ministre, la garde des Sceaux et le ministre de l'Education sont à leur place dans les établissements publics. Il n'y a aucune raison de trouver quelque chose de choquant». Avant de repartir sous les huées des manifestants, François Fillon a renchéri : «La police est là pour faire régner l'ordre. Les manifestations ne sont pas une façon de régler les sujets».

Dans une lettre ouverte aux ministres, les parents d'élèves de la FCPE avaient auparavant dénoncé dans cette visite une «provocation», en plein mouvement contre les suppressions de poste dans l'éducation. Dénonçant un «bling-bling médiatique», ils avaient également estimé que «cette visite, à quinze jours du baccalauréat, tombait mal (…) On n'a pas le droit de déranger 900 élèves pour faire des annonces de politique spectacle».

Aucun commentaire: